Passés des risques financiers aux risques opérationnels puis stratégiques, les directeurs financiers ont progressivement élargi leurs responsabilités au point de s’imposer, aujourd’hui, comme les garants indiscutés de la protection du compte de résultat et du bilan d’entreprise. Un mouvement qui tient tant à l’évolution de la perception des risques, à leur suivi, leur analyse et à leur couverture, qu’à l’élargissement global de la sphère de pouvoir des directeurs financiers.
«En matière de risques ? Je suis en charge… d’un très large périmètre», reconnaît le directeur financier du groupe de luxe, de sport et lifestyle Kering. Concrètement ? Tout, sauf l’audit et le contrôle interne. Il est vrai que le champ de responsabilités de Jean-Marc Duplaix est vaste, puisqu’il va de la trésorerie au M&A (fusions-acquisitions), en passant par les assurances ou l’informatique. La direction des risques étant également rattachée à la direction financière, c’est bien sous la coupe de Jean-Marc Duplaix que se traitent les risques opérationnels, d’incendie ou d’inondation, mais aussi la sécurité informatique et des données ou encore les risques stratégiques. «Le pilotage de la performance passe par des plans d’actions que nous réalisons avec les directions opérationnelles : c’est avec ces dernières que nous identifions tous les risques stratégiques ou opérationnels de nos entreprises, jusqu’aux risques sur la supply chain ou les ruptures technologiques. Il s’agit de définir les enjeux majeurs, à moyen terme, des métiers de l’entreprise», indique-t-il. Une large responsabilité qui aurait pu surprendre il y a encore quelques années.
Mais aujourd’hui, Jean-Marc Duplaix est loin d’être le seul financier à assumer, au plus haut niveau de l’entreprise, le recensement, le suivi et la coordination de l’ensemble des risques de son groupe, dans un périmètre qui s’est étoffé au fil des années. Ainsi, risque de taux ou de change sont – par essence – au cœur du métier des...