La détermination des autorités chinoises à internationaliser leur monnaie incite les entreprises qui y sont implantées à traiter en renminbi. Dans cette situation, celles-ci recherchent de nouveaux produits pour valoriser cette trésorerie en devise locale.
Depuis quelques mois, des produits de gestion de trésorerie et de placements en renminbi (ou yuan) font leur apparition dans les offres des grandes banques à destination des entreprises françaises. Emboîtant le pas à BNP-Paribas, HSBC a ainsi lancé en France, en janvier dernier, un compte à terme et un fonds obligataire, tous deux libellés dans «la devise du peuple». Cette offre répond à un besoin nouveau des entreprises qui commercent avec la Chine, devenue, avec 11 milliards de dollars d’échanges, le neuvième marché à l’export français. En effet, jusqu’en juillet dernier, la réglementation chinoise limitait les transferts d’excédents de trésorerie en renminbi des sociétés étrangères vers leur siège social. Ces versements ne pouvaient avoir lieu qu’une seule fois par an, sous la forme d’une opération de paiement de dividendes, dont le montant dépendait du niveau de bénéfice réalisé. Mais les entreprises exportatrices en Chine peuvent désormais faire remonter ces encaissements beaucoup plus facilement par l’intermédiaire de prêts intragroupes.
«La Chine libéralise de plus en plus les capitaux étrangers, constate Régis Barriac, directeur de l’international chez HSBC France. Les entreprises françaises détiennent donc dorénavant des volumes croissants de renminbis, que ce soit sous la forme de CNY, le renminbi utilisé en Chine continentale, ou de CNH, le renminbi off-shore disponible à Hong Kong.» Mais ces sociétés ont tout intérêt à placer ces excédents disponibles directement...