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Euro-dollar 

Les entreprises sur le qui-vive

Publié le 28 janvier 2022 à 16h42

Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 11 minutes

Alors que l’euro s’est déprécié de plus de 8 % depuis un an face au dollar, les spécialistes des marchés de change sont très divisés quant à l’évolution de la parité dans les prochains mois. Cette incertitude incite de nombreuses entreprises, importatrices comme exportatrices, à se couvrir à un rythme que des banquiers jugent soutenu pour un début d’année.

En imposant trois jours de télétravail par semaine à leurs équipes, juste avant le réveillon de Noël, les banquiers en charge de la vente de produits de gestion contre le risque de change s’attendaient à un début d’année 2022 plutôt calme. Il est vrai que le quatrième trimestre avait été particulièrement actif sur un plan commercial avec, en ce qui concerne la parité euro-dollar, un volume conséquent d’instruments souscrits par leur clientèle d’entreprises pour couvrir leurs flux des prochains mois. Malgré cela, les téléphones de ces spécialistes n’ont pas arrêté de sonner en janvier. « Nos vendeurs ont été beaucoup plus sollicités que d’ordinaire », confirme Raphaël Zeitoun, head of global markets corporate sales pour l’Europe continentale chez HSBC, dont le constat est partagé par ses homologues d’autres établissements.

Les devises les plus suivies du moment

Outre le dollar, quelques devises alimentent la volumétrie d’instruments de protection mis en place par les entreprises françaises. 

  • C’est le cas du renminbi et de la livre sterling, qui s’établissent face à l’euro à un plus haut de cinq ans. « Cela incite les exportateurs à souscrire des contrats à terme pour figer des cours très attractifs, et les importateurs à acheter des options pour se protéger contre une poursuite éventuelle de ce mouvement », signale Raphaël Zeitoun, chez HSBC. 
  • L’évolution récente de plusieurs monnaies émergentes incitent également les trésoriers de groupes exportateurs à se montrer actifs sur le front des couvertures : le real brésilien (-8 % en six mois face au dollar), le peso argentin (- 7 %) et surtout la livre turque (- 35 %).

Un cours à terme attractif pour les exportateurs

Cette effervescence a été largement alimentée par les exportateurs. Vendant tout ou partie de leur production en dollars, ceux-ci voient leurs marges s’améliorer à mesure que l’euro s’affaiblit face au billet vert. Or, après avoir atteint 1,23 dollar en janvier 2021, la monnaie unique s’est nettement dépréciée, pour tomber en novembre dernier à 1,12 dollar environ. « Au plus bas depuis dix-huit mois, ce niveau avait alors incité beaucoup de trésoriers à mettre en place des couvertures », se remémore un banquier. La stabilisation de la parité dans une fourchette comprise entre 1,12 et 1,13 dollar pour 1 euro avait ensuite contribué à entretenir une forme...

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