Longtemps considérées comme un financement de la dernière chance, les lignes de financement en fonds propres commencent à attirer des sociétés plus solides. Elles représentent pour ces dernières un moyen efficace de financer des projets ponctuels, ou bien d’accroître leur solidité financière aux yeux des investisseurs.
Le distributeur de diagnostic pour maladies auto-immunes Theradiag, le fabricant de cœurs artificiels Carmat, le producteur d’appareils médicaux Mauna Kea Technologies, la société de biopharmaceutique Celyad (ex-Cardio 3 BioScience), l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft, ou encore le producteur de semi-conducteurs Soitec… Toutes ces entreprises ont en commun d’avoir mis en place depuis le début de l’année des equity lines. Grâce à ces lignes de financement en fonds propres, elles peuvent désormais, au lieu de lever des fonds en une seule fois via une augmentation de capital classique, réaliser plusieurs augmentations de capital successives, de taille plus réduite, à une décote fixe et pendant une durée déterminée (généralement deux ans). Importé des Etats-Unis à partir de l’an 2000, ce produit a connu récemment un regain d’attractivité significatif. «En 2014, nous avons mis en place pas moins de 10 equity lines, contre seulement 6 en 2013 et 2 en 2012», rappelle ainsi Frédéric Sutterlin, directeur de l’activité opérations stratégiques sur actions chez Société Générale CIB.
Le public des equity lines s’élargit
A l’origine, ces lignes de financement étaient considérées comme des produits de financement de dernier recours dont l’utilisation effective était particulièrement incertaine. En 2001, la première société française à avoir sollicité ce type de financement, l’éditeur de jeux vidéo Kalisto Entertainment, était en perte, et avait fini par faire faillite après que la Commission des opérations de bourse eut refusé la mise en place de son equity line par Global Emerging Markets (GEM).