Citi Global Perspectives & Solutions vient de publier une étude internationale consacrée à l’émergence des sociétés de technologies financières (fintechs). De quelle manière va évoluer, selon vous, ce secteur à moyen terme ?
Ronit Ghose, head of global banks research, Citi Research : L’an dernier, les fintechs non cotées ont levé 19 milliards de dollars auprès d’investisseurs privés, contre 12 milliards de dollars en 2014 et… 1,8 milliard de dollars en 2010. Toutefois, certains sous-secteurs ont d’avantage profité de cette dynamique que d’autres. Les entreprises actives dans le paiement mobile et/ou sur Internet, ainsi que celles spécialisées dans les prêts désintermédiés (peer to peer lending), comme par exemple les plateformes de crowdfunding, ont en effet représenté l’année dernière respectivement 46 % et 23 % des montants globalement investis dans les fintechs à l’échelle internationale. Pour leur part, les catégories «gestion d’actifs et de l’épargne», «assurance», «transfert d’argent» et «devises virtuelles» ont chacune comptabilisé moins de 10 % des placements. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années.
Comment expliquez-vous cette répartition des investissements ?
Ronit Ghose : Elle est principalement due au fait que les fintechs qui affichent le plus fort potentiel de croissance sont celles qui proposent des prestations innovantes au grand public et aux PME. Ces deux types de clientèle représentent en effet un marché potentiel plus important que celui concernant les grands groupes et les institutionnels,...