Alors que les impératifs incombant aux directions financières en matière de compliance ne cessent de s’alourdir, la coopérative bancaire Swift va prochainement ouvrir son service de partage de données «KYC» aux corporates. Jusqu’à près de 90 % des informations généralement réclamées par les partenaires financiers pourraient ainsi être obtenues directement par ces derniers, sans nécessiter d’échanges préalables.
KYC. Depuis quelques années, cet acronyme est synonyme de cauchemar pour bon nombre de financiers. Sous l’effet de l’inflation réglementaire (lois sur la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme, multiplication des embargos internationaux et des interdictions de financement pesant sur certaines personnes…) et des lourdes amendes qu’ont dû acquitter dans le monde de nombreux établissements pour le non-respect de ces textes, les exigences des banques en matière de KYC (know your custumer) se sont drastiquement renforcées, ce au détriment de leurs clients, entreprises notamment. «L’an dernier, en complément des dossiers courants, certains partenaires bancaires ont souhaité mettre à jour leurs informations KYC (informations légales, classification EMIR et Mifid, bénéficiaires directs et ultimes, organigrammes, structure capitalistique des entités et du groupe ArcelorMittal, nom des dirigeants, justificatifs d’identité…), témoigne Noëlle Belmimoun, responsable légal and compliance de la centrale de trésorerie du groupe ArcelorMittal. Ce faisant, nous avons eu à remplir quelque 350 dossiers, un volume colossal. Ces demandes ont accaparé près de 40 % de mon temps et la moitié de celui de mon collaborateur !»
Un fardeau d’autant plus pesant que les attentes des banques en la matière se révèlent très hétérogènes. «Il n’y a aujourd’hui absolument aucune standardisation des documents à compléter et des demandes, ce qui tend incontestablement à affecter...