Compte tenu de la complexité croissante des sujets financiers, souvent liés aujourd’hui à des questions réglementaires et à des problématiques internationales, de nombreux professionnels se réunissent dans le cadre de clubs de réflexion pour débattre et échanger des idées. Si certains le font de manière informelle, d’autres se mobilisent pour faire entendre leur voix auprès des instances politiques.
«On ne doit pas considérer l’économie politique comme l’affaire des hommes d’Etat exclusivement : elle est l’affaire de tout le monde.» L’auteur de cette phrase, l’économiste Jean-Baptiste Say, l’une des rares figures de la pensée libérale en France, serait sans doute content d’apprendre qu’un cercle de réflexion à son nom s’apprête à être lancé à la rentrée. Objectif de son promoteur, François de Saint-Pierre, un associé gérant de Lazard qui a décidé de lancer cette initiative à titre individuel : «S’inspirer de l’analyse sur la création et la répartition des richesses de celui qui fut aussi révolutionnaire puis entrepreneur, pour mieux faire comprendre les liens entre prospérité et économie et le rôle déterminant dévolu dans cette perspective à l’entreprise.»
L’initiative est loin d’être isolée. Face à la complexité des enjeux de toute nature auxquels sont à présent confrontées les sociétés, et auxquels ne peut répondre un discours politique jugé trop pauvre et peu crédible, le besoin de comprendre et de débattre ne cesse de croître au sein de la société civile. Un besoin encore renforcé par la crise financière et la montée en puissance des réglementations européennes, qui conditionne une bonne partie de la vie économique des pays concernés. Le succès grandissant des think tanks spécialisés en France dans le domaine économique et financier en est une bonne illustration. Même si le terme recouvre un peu hâtivement des structures qui vont du club de réflexion à l’institut de recherche inspiré des «laboratoires d’idées» à l’américaine, leur développement ces dernières années montre bien les attentes en la matière.