Alors que l’énergéticien accumule les problèmes techniques et voit ses profits opérationnels fortement réduits en 2022, le gouvernement a décidé d’une augmentation de capital d’EDF à hauteur de 2,5 milliards d’euros. Est-ce suffisant ?
Ce qui est certain, c’est que cette augmentation de capital, à laquelle l’Etat souscrira pour l’essentiel, n’empêchera pas une forte augmentation de la dette économique de l’entreprise en 2022-2023. Elle avait crû de 4 milliards d’euros en 2020, avant de diminuer de 2 milliards en 2021, nous prévoyons désormais une hausse de 17 à 18 milliards sur la période 2022-2023, à 91-92 milliards. Cette hausse de l’endettement, exceptionnelle, est liée à la chute de l’Ebitda, ramené selon nos estimations de 18 milliards en 2021 à 5 à 7 milliards en 2022. Deux phénomènes y contribuent. D’une part, EDF est contrainte par le gouvernement de vendre plus d’électricité aux distributeurs concurrents, à bas prix, soit 46,50 euros le mégawatt/heure, contre un prix de marché évoluant entre 150 et 200 euros, afin de limiter la hausse des tarifs au consommateur final. D’autre part, ses capacités de production sont fortement restreintes par des problèmes techniques touchant les centrales nucléaires, qui doivent faire l’objet de nombreuses inspections. Ainsi, la production d’électricité d’origine nucléaire sera cette année en baisse de plus de 30 % par rapport à 2019. L’entreprise ne va donc pas pouvoi...