La conformité a pris une place prépondérante au sein des directions financières des entreprises. Ces dernières n’ont d’autre choix que de se conformer aux nouvelles règles, de plus en plus nombreuses, en tentant de maîtriser les coûts que cela induit.
Pas plus de 19 milliards d’euros en 2019, 21,91 milliards en 2020, et désormais 24,12 en 2022 : le coût de conformité en matière de lutte contre la criminalité financière en France ne cesse d’augmenter ces dernières années (+ 10,1 % en deux ans), selon LexisNexis Risk Solutions. Ce coût est apprécié au sens large et englobe la main-d’œuvre (personnel qualifié dans le secteur), les moyens matériels (achat de logiciel, ordinateurs, équipements) mis en œuvre pour être plus opérant en matière de KYC (know your customer, l’identification de clients), de contrôle d’opérations financières, de conformité commerciale ou de vérification des tiers. La conformité consiste pour les entreprises à déployer des procédures préventives pour éviter de s’exposer à des risques liés au non-respect de la réglementation. Elle est fortement impactée aujourd’hui par l’inflation réglementaire en matière financière. Mais en outre, le risque géopolitique s’est largement renforcé depuis un an, avec notamment l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes et la montée des tensions sino-américaines, qui n’ont fait qu’accroître un peu plus les montants dépensés en matière de compliance. Il s’agit même du principal élément ayant engendré une hausse des coûts pour les entreprises, si l’on en croit LexisNexis Risk Solutions. La hausse des coûts de conformité a de multiples causes. Ainsi, au-delà du risque géopolitique, l’évolution de la menace criminelle, des usages et du paysage réglementaire pèsent également fortement sur le poids de la conformité au sein des directions financières.