Au sein des grands groupes et des ETI, la mise en place de lignes de crédit bancaire tirables dans plusieurs devises est devenue une pratique courante. Cette situation n’empêche toutefois pas certains emprunteurs de financer leurs besoins en monnaie étrangère par d’autres moyens.
Début octobre, le groupe Bel bouclait la renégociation de sa ligne de crédit revolving (RCF), d’un montant de 550 millions d’euros. Outre la présence de critères RSE conditionnant l’évolution de la marge, celle-ci intègre la possibilité, pour le groupe agro-alimentaire, de lever des fonds dans plusieurs devises. Une pratique répandue parmi les grands groupes, mais aussi les ETI présentes à l’international, comme l’illustrent les refinancements de RCF conclus ces derniers mois par le groupe Indigo, Thales, OVH, Manitou ou encore Lisi Group.
Les nouveaux indices de référence entrent en vigueur
Jugés peu fiables à la suite de scandales de manipulation, les taux Libor vont disparaître d’ici quelques mois. L’USD Libor, par exemple, cessera d’exister le 30 juin 2023. Face à cette perspective, les documentations des RCF multidevises aujourd’hui souscrits prennent en compte les nouveaux indices de référence : le SOFR (cotations depuis avril 2018) en lieu et place de l’USD Libor, le Sonia (publications depuis août 2020) en remplacement du GBP Libor (livre sterling)…
Pour les RCF existants, des aménagements ont parfois été apportés, ou vont l’être, pour intégrer les futurs indices, remplaçants des IBOR. « Dans ce cas, les banques appliquent en cas de tirage un “credit adjustment spread” (CAS), c’est-à-dire une marge censée correspondre à la différence entre l’ancien indice IBOR et le nouvel indice (RFR) », prévient Matthieu Guillot. Par exemple, le SOFR cotait autour de 3 % la semaine dernière, contre près de 3,8 % pour l’USD Libor trois mois.