Alors que l’année 2020 s’est ouverte sur une dégradation de la trésorerie des entreprises, la propagation du coronavirus fait peser un risque de détérioration supplémentaire. Pour l’heure, la situation reste néanmoins sous contrôle, notamment parce que les entreprises bénéficient toujours d’un bon accès aux financements.
L’heure est à la prudence pour les trésoriers d’entreprise. Alors que, selon l’AFTE et Rexecode, une majorité d’entre eux estimaient début février que la situation de leur trésorerie d’exploitation s’était dégradée au cours des trois derniers mois, et que celle de leur trésorerie globale s’était détériorée en janvier, la propagation du Covid-19 et ses répercussions économiques sont venues compliquer passablement la donne. «Il est très difficile d’imaginer que la crise actuelle ne crée pas des situations de tension sur la trésorerie des entreprises françaises les plus exposées et les plus fragiles», reconnaissait la semaine dernière Jérôme Guttieres, président de la commission Financements de l’AFTE.
De fait, la crise actuelle a d’ores et déjà coûté cher à certaines entreprises, grandes comme petites. Des groupes tels que SEB, Pernod-Ricard et Air France-KLM ont essuyé des pertes de quelques dizaines à plusieurs centaines de millions d’euros depuis le début de l’année. Selon Euler Hermes, le manque à gagner à l’export des entreprises françaises devrait atteindre 20 milliards d’euros au premier trimestre. Les secteurs du tourisme, de l’événementiel, de la distribution, pourraient enregistrer des chutes échelonnées de 25 à 40 % de leurs chiffres d’affaires au premier trimestre, selon divers syndicats professionnels.
Une augmentation de la taille des défaillances
Pour beaucoup d’entreprises, l’épidémie soulève d’autant plus d’incertitudes que leur trajectoire n’était pas particulièrement bien orientée l’an dernier. En...