L’Irlande, qui vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne, a placé la réforme de l’audit parmi ses priorités. Celle-ci pourrait donc être adoptée d’ici l’été.
Et si la réforme européenne de l’audit sortait avant l’été ? L’Irlande, qui vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne pour six mois, est en tout cas décidée à faire avancer ce dossier et l’a même classé parmi ses priorités. Dans l’idéal, elle souhaiterait parvenir à un consensus des Etats membres d’ici avril, afin que la réforme puisse être entérinée par le Conseil Compétitivité de mai. Il est vrai que le projet a été lancé en octobre 2010 et que trois ans, c’est un délai raisonnable pour sortir un texte.
A ceci près que la réforme de l’audit en Europe suscite des débats à peu près aussi virulents à Strasbourg que le mariage pour tous en France. En témoignent les quelque 1 500 amendements déposés cet automne devant les trois commissions parlementaires appelées à examiner le texte. Du jamais-vu sur un projet aussi technique et apparemment dénué d’enjeux politiques et médiatiques ! De fait, pour certains observateurs avisés, il n’est pas certain que l’Irlande tienne ses objectifs.
Un débat très crispé
La crispation du débat tient à plusieurs facteurs. A commencer par le contenu de la réforme. En décidant de réaliser des changements ambitieux justifiés par la nécessité de sécuriser le système financier en Europe, le commissaire européen au marché intérieur Michel Barnier, a déclenché des oppositions à la mesure des réformes projetées. Ce d’autant plus qu’il a mis en cause de façon directe l’oligopole des Big Four et fixé comme objectif principal de la réforme, outre le...