En contestant devant la cour d’appel de Paris l’offre du groupe Walt Disney (TWDC) sur sa filiale française Euro Disney SCA, le fonds CIMA pose d’intéressantes questions sur l’étendue du contrôle de l’AMF sur les offres publiques et sur l’appréciation du prix proposé.
Le fonds CIMA (Charity and Investment Merger Arbitrage Fund) s’était déjà fait remarquer en 2013 lors de l’offre sur Club Med en déposant un recours contre le visa de l’AMF. Cette fois il s’attaque à l’offre publique obligatoire de The Walt Disney Company (TWDC) sur sa filiale française Euro Disney SCA. L’affaire a été plaidée devant la cour d’appel de Paris le 4 juin dernier. Dans la petite salle aveugle située au deuxième étage du palais de justice, l’audience a duré à peine deux heures. D’un côté, CIMA, défendu par Julien Visconti, qui a débuté sa vie professionnelle comme trader et a cofondé le fonds Boussard et Gavaudan AM avant de devenir avocat. De l’autre, faisant front commun : la cible, l’initiateur et l’AMF venus défendre ensemble l’opération contestée.
L’offre, initiée par trois filiales de TWDC, s’est ouverte le 2 avril au prix de 1,25 euro par action. Il s’agit d’une offre obligatoire qui fait suite à la recapitalisation de un milliard effectuée par les sociétés initiatrices, qui les a amenées à détenir 72,3 % du capital d’Eurodisney. Le 9 avril, CIMA décide d’attaquer en justice la décision de conformité délivrée par l’AMF sur cette opération. Motif ? Le fonds considère que si Eurodisney, première destination touristique en Europe avec 250 millions de visiteurs, cumule 2 milliards d’euros de pertes depuis l’origine, c’est qu’il y a un loup. Et CIMA croit savoir lequel : TWSC épuise sa filiale de prélèvements divers et variés au titre des contrats de licence,...