Repli des marchés, prix d’introduction excessif et actionnariat mal contrôlé : Lucibel a cumulé tous les handicaps lors de son introduction. Malgré les atouts intrinsèques de l’entreprise, ceux-ci ont très lourdement pénalisé le titre depuis trois mois.
Pour certains analystes, Lucibel avait tout d’une pépite française. Positionné sur une technologie de rupture – les diodes électroluminescentes – et un marché en forte progression – estimé à 75 milliards de dollars d’ici 2020 –, le fabricant de LED (21,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013) aurait dû recevoir les faveurs des investisseurs lors de son introduction en Bourse, le 16 juillet dernier. Certes, la société, détenue pour près de la moitié de son capital par des fonds, ses dirigeants et ses salariés, est en perte (7,2 millions d’euros en 2013). Mais cette situation n’est pas rare dans le secteur des cleantech. L’un de ses seuls comparables, le canadien Lumenpulse, accusant lui-même un déficit de 9,4 millions de dollars canadiens en 2013, avait ainsi réussi à récolter plus de 100 millions de dollars, lors de son IPO en février dernier ! Las, après une levée de fonds moitié inférieure aux 20 millions d’euros attendus, Lucibel a, depuis, perdu près de 60 % des 107 millions d’euros de sa capitalisation boursière au jour de son entrée sur Alternext.
Cette déroute s’explique tout d’abord par le retournement des marchés financiers au début du troisième trimestre. «Alors que nous avions constitué un book d’un peu plus de 15 millions d’euros, près de la moitié des ordres ont été annulés en moins de quarante-huit heures», témoigne Gilles-Emmanuel Trutat, associé chez l’intermédiaire financier suisse, Capital Système Investissements, chef de file de l’opération.
L’entrep...