Afin de clore son contentieux avec Hermès, lié à son entrée surprise dans le capital du groupe en 2010, LVMH a accepté de céder l’intégralité de sa participation à ses actionnaires. Du jamais-vu parmi les sociétés cotées.
C’est une bataille de près de quatre ans qui s’achève entre les deux géants du luxe français. En conflit depuis que LVMH a annoncé son entrée surprise au capital d’Hermès à la suite du débouclage de produits dérivés, les deux groupes ont mis fin à leur querelle le 3 septembre dernier, en acceptant une proposition de conciliation du président du tribunal de commerce de Paris. Un accord qui met un terme aux poursuites judiciaires en cours.
S’il n’est pas rare que deux sociétés parviennent à trouver un terrain d’entente sous l’égide d’un président de tribunal de commerce, le contenu de l’accord conclu entre LVMH et Hermès se révèle, en revanche, pour le moins atypique.«Hormis les cas de conflits sur les valorisations de participations, c’est la première fois, à ma connaissance, qu’un actionnaire d’une société cotée accepte de céder sa participation dans une autre entreprise cotée dans le cadre d’une conciliation», témoigne Thierry Gontard, avocat chez Simmons et Simmons. La transaction prévoit en effet que LVMH, qui détient environ 23 % des actions d’Hermès, cède l’intégralité de sa participation à ses actionnaires, d’ici au 20 décembre prochain.
Un accord favorable à Hermès
L’accord est surprenant à plusieurs titres. «Hermès sort comme le véritable gagnant dans cette affaire car le groupe n’a rien cédé face à LVMH, considère l’un d’eux. L’accord est certes favorable aux actionnaires de ce dernier, qui vont voir leur dividende quadrupler par rapport à 2013, mais il...