Afin d’optimiser la gestion de sa trésorerie, LVMH a commencé à déployer, dès 2009, une plateforme de communication bancaire, sur laquelle sont progressivement connectés les comptes de ses filiales. Le développement de ce chantier devrait permettre au groupe de luxe de bénéficier, d’ici la fin de l’année, d’une visibilité en temps quasi réel sur 75 % de son cash.
Alors que le taux de marge des entreprises françaises a atteint, l’année dernière, son point le plus bas depuis vingt ans, la plupart des sociétés opérant dans le secteur de luxe ne rencontrent pas de problèmes de rentabilité ! Au contraire, l’un des principaux enjeux, pour elles, consiste à gérer au mieux la trésorerie qu’elles accumulent. Pour y parvenir, LVMH, qui dispose aujourd’hui d’une enveloppe de cash avoisinant 3 milliards d’euros, a décidé, dès 2008, de mettre en place une plateforme visant à centraliser ses flux. Lancé en Europe, puis étendu aux Etats-Unis, ce chantier va être déployé, cette année, en Asie. Pour LVMH, cette démarche n’allait a priori pas totalement de soi. «Il est dans la culture du groupe de laisser ses marques de luxe autonomes, témoigne Bruno Amadei, directeur financement et trésorerie de la société. Il en va de même pour la gestion de la trésorerie.» La société se compose en effet d’une soixantaine de marques, aux activités et aux fournisseurs variés, opérant dans un très grand nombre de pays.
Elle a donc fait le choix, historiquement, de s’appuyer sur une organisation décentralisée, ce qui ne l’empêche pas de mettre des moyens en commun. Ainsi, en termes de gestion centralisée du cash, LVMH ne partait pas de zéro. Le groupe disposait déjà en 2008 de cash poolings au niveau mondial (voir encadré), qui lui permettent de faire remonter la trésorerie des principales entités sur un compte unique. Mais le recours à ces outils n’était pas jugé...