Naspers, multinationale technologique sud-africaine peu connue en Europe, s’apprête à introduire sa filiale Prosus à la Bourse d’Amsterdam et à réaliser, par là même, l’une des IPO européennes les plus importantes de ces dernières années. Quel est l’enjeu d’une telle opération pour le groupe ?
Naspers est confronté aujourd’hui à un problème de taille, au sens littéral et figuré du terme. Sa filiale Prosus, dont la raison d’être est la détention de participations dans des entreprises du secteur technologique, est actionnaire à 30 % du géant chinois Tencent depuis 2001. En quelques années, ce dernier est devenu un acteur global des services Internet et mobile. Corollaire de cette expansion, la valeur des titres Tencent a crû à tel point que Naspers, via Prosus, a vu sa capitalisation boursière décupler dans le même temps, jusqu’à représenter, aujourd’hui, près du quart de la capitalisation globale du Johannesburg Stock Exchange (JSE).
Or, non seulement la loi sud-africaine interdit à certains investisseurs d’entrer au capital d’une société dont la pondération dépasse 25 % de la valeur globale du JSE mais, en plus, les gérants de portefeuilles, en quête de diversification, ont commencé à se méfier d’une telle prééminence. La défection d’un certain nombre d’actionnaires ces dernières années a provoqué une réduction de la capitalisation boursière de Naspers, à 90 milliards de dollars, inférieure à la valeur de sa participation dans Tencent, de 130 milliards de dollars. Un...