Pour Nicolas Darbo, associé chez Accuracy, les freins à l’intégration bancaire entre pays européens restent trop nombreux pour relancer un mouvement de consolidation.
Alors qu’il y a quelques années des rumeurs avaient fait état d’un possible rapprochement entre Commerzbank et BNP Paribas ou UniCredit, c’est finalement cette dernière qui vient de prendre une participation de 9 % dans la banque allemande. Quels avantages présenterait une éventuelle prise de contrôle à terme pour le groupe italien ?
Pour l’instant, il s’agit juste d’une participation très minoritaire, mais une acquisition pure et simple aurait du sens. UniCredit est déjà présente en Allemagne depuis le rachat en 2005 d’HypoVereinsbank et elle doublerait son poids sur le marché allemand. Elle rééquilibrerait également son mix métier, puisqu’elle est bien implantée chez les entreprises, tandis que Commerzbank est plus orientée sur les particuliers. Cependant, même si cette dernière est bénéficiaire aujourd’hui, sa restructuration n’est pas encore achevée. UniCredit paraît bien placée pour la mener à bien puisqu’elle a déjà l’expérience de celle d’HypoVereinsbank. Mais il n’est pas sûr que l’opération soit très relutive pour elle. Avec Commerzbank, en effet, sa part de marché serait d’à peine plus de 10 %, car le système bancaire allemand reste très morcelé. En dehors de ces deux grandes banques, il compte encore une myriade d’établissements entre les banques régionales (Landesbanken), les Caisses d’épargne, les banques mutualistes et coopératives… ce qui explique qu’il soit moins efficace et moins rentable que le marché français, par exemple.
«On devrait plutôt observer des rapprochements au sein des pays où le marché n’est pas encore complètement rationalisé, ou des aquisitions ciblées d’activités.»
Le mouvement de la banque italienne a en tout cas relancé les spéculations sur une reprise des concentrations dans le secteur bancaire européen. Qu’en pensez-vous ?
La prise de participation...