Depuis de nombreuses décennies, la Banque de France attribue aux entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 750 000 euros une cote financière, censée refléter leur qualité de crédit. Pouvez-vous rappeler en quoi consiste cette cotation ?
Alain Gerbier : D’abord, il faut rappeler que la Banque de France est la Banque centrale nationale qui, au sein de l’Eurosystème, s’est donné les moyens de coter le plus d’entreprises non financières domestiques : ce nombre dépasse 300 000 chaque année, contre 28 000 environ pour la Bundesbank en Allemagne par exemple. La cote financière constitue une appréciation de la capacité d’une entreprise à honorer ses engagements financiers sur des horizons d’un an et de trois ans. Cette évaluation revêt une extrême importance car elle permet de déterminer les actifs que les banques pourront apporter en garantie (collatéral) à la Banque centrale européenne lorsqu’elles lèvent des financements auprès d’elle. Elle est également utilisée par une partie des établissements bancaires pour construire les notations internes qu’ils attribuent à leurs clients, notamment pour mesurer les fonds propres devant être mobilisés face à un crédit.
Le 8 janvier dernier, vous avez opéré une refonte de votre méthodologie de cotation. Pour quelles raisons ?
Vanessa Doucinet : La dernière révision remontait à 2004. Or, depuis cette date, des statuts encadrant la cotation ont été adoptés en Europe, comme l’OEEC (Organisme externe d’évaluation du crédit), grâce auquel les établissements de crédit peuvent s’appuyer sur l’expertise d’une banque centrale...