Afin de relancer la distribution de crédits dans la zone euro, la Banque centrale européenne a présenté, début juin, un mécanisme d’opérations ciblées de refinancement à destination des établissements bancaires. Celui-ci pourrait permettre aux banques françaises d’emprunter environ 77 milliards d’euros sur quatre ans, à un taux extrêmement faible, en contrepartie d’une relance de l’octroi de prêts au secteur privé. En dépit de modalités attractives, plusieurs spécialistes doutent cependant de l’efficacité de ce dispositif.
Encourager les banques à prêter : l’objectif que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE) en adoptant un ensemble de mesures peut paraître paradoxal car il consiste, au final, à ce que les établissements fassent leur travail. Il est toutefois légitime. En effet, les stocks de prêts accordés aux sociétés non financières ont atteint, fin avril, un point bas depuis le début de la crise (voir graphique). Après avoir lancé, en décembre 2011 puis en février 2012, des programmes de refinancement de long terme à destination des établissements bancaires (LTRO) non conditionnés – environ 1 000 milliards d’euros ont été octroyés, sur trois ans, au taux de 1 % –, l’institution monétaire a décidé, cette fois-ci, d’assortir son nouveau dispositif d’obligations.
La croissance annuelle des crédits au 30 avril 2014 comme référence
Dans le cadre du «Targeted Longer-Term Refinancing Operations» (TLTRO), les banques pourront emprunter auprès de la banque centrale, en septembre puis en décembre prochains, l’équivalent de 7 % du stock de prêts fournis au secteur privé non financier de la zone euro (hors crédits immobiliers) qu’elles détenaient dans leur bilan au 30 avril 2014. Mario Draghi, président de la BCE, a indiqué que ce seuil de 7 % correspondait à un montant total de 400 milliards d’euros. D’une maturité longue, quatre ans, cette levée de fonds présente en outre un coût attractif : 10 points de base au-dessus du principal taux directeur de la BCE, soit, à ce jour, 0,25 %. En contrepartie, les banques emprunteuses devront accélérer la croissance des...