Contre toute attente, la France a affiché une croissance solide de + 0,6 % au premier trimestre de l’année, bien au-dessus de la progression de l’Allemagne (+ 0,3 %). Cela suscite des interrogations : vit-on le début du renouveau français, permettant à l’Hexagone de redorer un blason abîmé par un «french bashing» souvent extrême, ou le soufflet va-t-il retomber dans les trimestres à venir, replongeant les Français dans un pessimisme certes compréhensible, mais parfois excessif ?
Probablement ni l’un, ni l’autre… C’est en tout cas ce qui ressort du baromètre du mois, qui confirme une amélioration conjoncturelle, les résultats en ligne avec le prévisionnel et les bonnes surprises (en hausse de + 8,8 points) représentant aujourd’hui 81 % des réponses contre à peine 60 % en octobre 2014. Mais le baromètre laisse également transparaître la «méfiance» des entreprises face à cet environnement plus favorable. La maîtrise des charges est ainsi toujours au deuxième rang des préoccupations, 30 % des sondés en faisant une priorité. Le développement est quant à lui en fort recul ce mois-ci (- 9 points), mais le message n’est pas négatif car ce repli se fait au profit du recrutement (+ 6 points) et de l’investissement (+ 1,3 points). En outre, la réduction des effectifs est au dernier rang des sujets avec 4,5 % des réponses, ce qui penche plutôt du côté de l’optimisme. Enfin, pas d’évolution notable du côté des délais de paiement, les retards de la part des clients (paiements au-delà de 60 jours) concernant toujours plus du quart des sociétés sondées.
En réalité, les entreprises sont donc prudentes et ont bien compris que ce rebond ne traduit pas une «reprise» économique. C’est ce qu’illustre la question du mois : 62 % des entreprises ne perçoivent pas l’évolution d’activité que devraient traduire des prévisions de croissance en hausse. Parmi celles dont l’activité a accéléré, une sur deux seulement pense que cela durera en 2016. Et pour cause : la France, comme...