Afin d’accroître le montant de garanties bancaires dont il peut bénéficier pour mener ses activités, le constructeur français de bateaux en aluminium Ocea cherchait à augmenter ses fonds propres. Pour ce faire, il a opté pour des obligations durables de rang subordonné et à durée indéterminée, une première.
Ocea a récemment enrichi la palette des financements à dimension ESG. Mi-septembre, le constructeur vendéen de bateaux en aluminium (environ 150 millions d’euros de chiffre d’affaires) est non seulement devenu la première ETI française à émettre des sustainability-linked bonds (SLB), mais il a aussi innové dans le format de ces obligations durables dont le coût peut varier selon l’atteinte ou non d’objectifs prédéterminés : affichant un rang subordonné et une durée indéterminée, les titres placés correspondent en effet à des SLB hybrides, du jamais vu jusqu’alors. A l’instar des obligations hybrides classiques, celles-ci présentent l’avantage d’être assimilables, sur le plan comptable, à des fonds propres.
Ocea a vu son chiffre d’affaires quasiment tripler en trois ans et ses effectifs passer de 250 à 450 collaborateurs sur la période.
L’entrée de fonds régionaux au capital
Avant d’arrêter leur choix sur une telle structuration, les équipes financières du chantier naval ont exploré, dès 2018, diverses pistes. Le groupe disposant d’une trésorerie excédentaire, l’option d’un emprunt qui serait comptabilisé comme de la dette a d’emblée été exclue. «A chaque contrat remporté, nous percevons du cash, explique Jean-Marc Wavrant, directeur général adjoint d’Ocea. De ce fait, notre croissance génère automatiquement de la trésorerie, si bien que nous n’avons aucun réel besoin financier à court terme.» Pour entretenir cette croissance, le groupe doit, d’une part, investir principalement dans des bâtiments lui permettant de fabriquer des bateaux de multiples dimensions. «Outre l’emploi de nos liquidités, il nous arrive de recourir, pour ce faire, au...