Les offres publiques d’achat et d’échange se multiplient depuis le début de l’année en France. Malgré l’entrée en vigueur d’une législation encadrant plus strictement ce type d’opérations, les entreprises profitent d’une conjoncture plus favorable et de conditions de marché attractives pour projeter des acquisitions ambitieuses, au point de reléguer les contraintes des autorités de la concurrence au second plan.
Plus rien se semble arrêter la vague d’offres publiques ! Après un net rebond du marché américain l’année dernière, marqué notamment par les opérations sur Dell (25 milliards de dollars) et sur Heinze (28 milliards de dollars), le mouvement s’est diffusé en Europe durant le premier semestre 2014. Une situation illustrée, par exemple, par le rachat du constructeur de camions suédois Scania par Volkswagen (6,7 milliards d’euros) ou par celui de l’opérateur néerlandais Ziggo par l’Américain Liberty Global (10 milliards d’euros). Même la France n’y échappe pas. Depuis le début de l’année, Lafarge, Alstom, Ciments Français, Boursorama, Bull, Steria, Bourbon, Générale de Santé, Société de la Tour Eiffel ou encore SIIC de Paris ont chacun fait l’objet d’une offre ou d’une tentative de rachat ou de rapprochement avec une autre société. «Cela faisait près de huit ans que nous n’avions pas assisté à une telle effervescence sur le marché français», se réjouit, à ce titre, un banquier d’affaires. Mais au-delà du nombre d’opérations, c’est surtout la dimension de certaines d’entre elles qui étonne les spécialistes en fusions-acquisitions.«Par exemple, la fusion entre Lafarge et Holcim a complètement pris de court les marchés financiers, admet l’un d’eux. Avant cette annonce, personne n’aurait imaginé une telle opération concevable, ne serait-ce que du point de vue des autorités de la concurrence.» Si cer...