La crise de la Covid-19 a non seulement dégradé les résultats financiers de nombreuses entreprises, mais aussi réduit considérablement la visibilité sur leurs perspectives commerciales. Dans ce contexte, les directions financières ont été dans l’obligation de remettre à plat leur pilotage de la performance. Une tâche particulièrement ardue compte tenu notamment des carences de leurs outils informatiques.
Réagissant à la chute du mur de Berlin, qui allait accélérer l’effondrement de l’URSS, l’Armée américaine avait évoqué en novembre 1989 l’entrée dans un « VUCA World ». Au travers de cet acronyme, l’US Army prédisait l’avènement, consécutif à l’éclatement des alliances géopolitiques en vigueur durant la guerre froide, d’un nouveau monde rempli de volatilité (Volatility), d’incertitude (Uncertainty), de complexité (Complexity) et d’ambiguïté (Ambiguity). Même si la principale menace qu’elle fait peser n’est plus la même, la crise de la Covid-19 a contribué à remettre cette notion au goût du jour, tant pour les Etats que pour les entreprises. Comme le souligne ainsi le cabinet PwC en préambule de son étude sur les Priorités 2021 des directeurs financiers parue le mois dernier, « les directions financières ont été bousculées intrinsèquement et ont dû faire preuve d’agilité pour se réinventer dans ce nouveau “VUCA World”. »
Des indicateurs clés jusqu’alors peu suivis
Dans ce contexte, il n’est guère surprenant de voir que le pilotage de la performance s’impose en 2021 comme la priorité absolue des DAF français, « ce quelle que soit la taille de leur entreprise », précise Laurent Morel, associé chez PwC France et Maghreb, responsable des activités de conseil pour les directions financières. Ce constat n’est certes pas nouveau puisque cette thématique occupe le premier rang de ce classement depuis 2017 déjà. Mais les impacts de la pandémie sur la situation financière de nombreux groupes lui confèrent cette année une portée...