Depuis le début de l’année, plusieurs corporates français ont levé de la dette en dollars avant de la convertir immédiatement en euros. Une démarche de nature à réduire leurs frais financiers.
En juin dernier, Valeo a placé 450 millions de dollars de dette sur les marchés, avant de les convertir immédiatement en euros. Une démarche sur laquelle les groupes communiquent rarement mais qui n’est pourtant pas un cas isolé. «Depuis le début de l’année, de nombreuses émissions de dette en dollars ont été swappés en euros par des corporates», indique Bruno Laurier, responsable mondial adjoint vente de produits dérivés de taux et de change aux corporates chez Société Générale CIB. Cette pratique vise à optimiser les conditions d’emprunt, malgré un marché euro très attractif compte tenu des taux bas qu’il offre depuis le début de la politique de «quantitative easing» de la BCE. «Le principal intérêt de ce modus operandi réside en effet dans sa capacité à potentiellement faire ressortir un coût de financement inférieur à celui d’une émission obligataire directement réalisée en euros», précise Bruno Laurier.
Des gains de plusieurs dizaines de points de base
Cette situation s’explique par les spécificités du marché des «basis swaps», sur lequel ont lieu ces échanges de devises. Dans le cadre d’une transaction dollar-euro, l’émetteur y échange une dette libellée en dollars avec une banque contre une dette équivalente en euro. A une échéance définie, la transaction inverse est effectuée. Entre-temps, l’entreprise verse des intérêts sur sa créance en euros à l’établissement bancaire, qui lui paie en contrepartie un coupon sur sa dette en dollars.
Ces taux d’intérêt, qui évoluent notamment en fonction de l’offre et de la demande,...