Les salariés de l’ETI vosgienne Les Zelles sont récemment devenus les premiers actionnaires de leur entreprise via un FCPE de reprise. C’est la première fois que cet instrument, largement réformé par la loi Pacte du 22 mai 2019, est utilisé.
Une première dans l’histoire des reprises d’entreprises en France. L’ETI vosgienne spécialisée dans la menuiserie extérieure PVC et aluminium, Les Zelles (104 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019), vient de faire l’objet d’un rachat inédit : tous ses salariés sont devenus, en mars dernier, le premier actionnaire avec une participation de plus de 36 %. Cette acquisition a été réalisée au travers d’un LBO auquel a participé un fonds de commun de placement d’entreprise (FCPE) de reprise. Depuis sa réforme par la loi Pacte de 2019, jamais ce véhicule d’investissement n’avait été utilisé. Jusqu’alors, des FCPE de reprise avaient déjà été mis en place mais ils n’avaient jamais permis aux salariés de devenir les principaux actionnaires, seulement 5 % des parts leur étant réservées. Surtout, ils concernaient toujours des entreprises en difficulté, comme La Redoute en 2014.
Un fonds désireux de rentabiliser ses investissements
C’était loin d’être le cas pour Les Zelles puisque l’entreprise était très rentable au moment de sa vente, avec + 30 % de croissance de son chiffre d’affaires enregistrée ces trois dernières années.
L’ETI était alors détenue majoritairement par le fonds d’investissement MBO & Co depuis 2008. « A l’époque, nous avons mené une opération de MBO standard par laquelle nous détenions 80 % du capital en association avec les managers de l’entreprise (20 % du capital) qui passaient ainsi du statut de salarié à celui d’actionnaire, explique Géraldine Lanthier, directrice des relations investisseurs de MBO & Co. L’idée était de sortir du capital sous un horizon de cinq à sept ans avec une bonne performance financière pour nos investisseurs. »
Mais alors que l’entreprise reprenait tout juste son indépendance –...