Alors que la taxonomie se met en place progressivement au sein des entreprises, celles-ci rencontrent des difficultés à remonter les informations nécessaires pour calculer leur éligibilité, faute d’outils informatiques adaptés. Pour faire face à cette situation, entreprises comme éditeurs s’adaptent.
C’est un des grands chantiers 2022 pour les directions financières et RSE : d’ici à 2024, la plupart des sociétés cotées et des entreprises financières devront montrer qu’elles respectent bien chacun des six objectifs environnementaux déterminés par la Commission européenne (voir encadré).
«Aujourd’hui, les données nécessaire au calcul de la taxonomie ne sont pas isolées avec le degré de précision demandé dans les ERP comptables.»
Des données non isolées
Pour y parvenir, les groupes doivent calculer leur éligibilité et leur alignement sur ces objectifs. Toutefois, ils peinent à récupérer les données nécessaires à cette équation dans leur système informatique. « A la différence des autres indicateurs extra-financiers calculés par les groupes (nombre d’accidents du travail, émissions de gaz à effet de serre, etc.), pour lesquels il peut exister des outils spécifiques non financiers, la taxonomie est liée à la remontée d’informations financières, observe Catherine Pilidjian, associée chez Wavestone. Pour autant, celles-ci ne sont pas isolées aujourd’hui dans les ERP comptables avec le degré de précision demandé. »
Peu de solutions informatiques permettent en effet d’identifier les revenus et les dépenses éligibles ou alignées sur la taxonomie. « Pour l’instant, nos outils ne nous permettent pas de dire si tel ou tel projet est aligné car cette information n’existe pas dans les systèmes », témoigne Emmanuel Roger, directeur comptabilité, consolidation et fiscalité de Bouygues. Un point de vue partagé par Chrystel Dierking, partner chez BearingPoint. « L’alignement des activités des entreprises avec les critères de durabilité implique notamment...