Une note récente de Fitch Ratings vient de pointer du doigt le manque de clarté dans les pratiques de comptabilisation des dettes liées au reverse factoring. Pour l’agence de notation, les sociétés les placeraient trop souvent en dette d’exploitation alors qu’elles ont souvent les caractéristiques d’une dette financière, ce qui fausse leur analyse.
Le reverse factoring (ou affacturage inversé) serait-il victime de son succès ? Il faut dire en effetque cette pratique a de quoi satisfaire de nombreux acteurs. Elle permet aux fournisseurs de bénéficier du paiement anticipé de leurs factures à des conditions tarifaires avantageuses, et aux clients de profiter de délais de paiement éventuellement plus importants. De leur côté, les établissements financiers y voient une nouvelle source de revenu adossée à un risque maîtrisé.
Des dettes mal enregistrées
Cependant, face au recours croissant à ce dispositif, plusieurs financiers ont commencé à constater des incohérences dans les pratiques de comptabilisation de ces dettes. En effet, selon une note de Fitch Ratings publiée en juillet dernier, celles-ci seraient trop souvent comptabilisées en tant que dettes commerciales, qui financent le cycle d’exploitation, plutôt qu’en dettes financières, qui financent le cycle d’investissements. «Lorsqu’une entreprise bénéficie d’un crédit fournisseur (délai de paiement), cette dette est comptabilisée en dette d’exploitation sous un ensemble de conditions précisé dans les normes comptables, indique Yann Guyomar, associé trésorerie et cash management chez Mazars. Toutefois, lorsqu’elles ont un partenariat avec un établissement financier pour que leur fournisseur soit réglé plus rapidement, selon l’interprétation qui est faite de la norme, cette dette peut être comptabilisée soit en dette d’exploitation soit en dette financière.»...