Dans le cadre de leur appel récent au marché, Capgemini et Suez Environnement sont parvenus à lever des fonds sans offrir de rémunération ! A la portée de plusieurs dizaines de groupes, selon les banquiers, cette prouesse implique néanmoins quelques prérequis, comme le fait de pouvoir émettre des obligations convertibles et d’afficher un profil de crédit solide.
C’est le rêve de n’importe quel directeur financier : emprunter à moyen-long terme sans débourser le moindre euro. Un rêve qui est devenu, aussi surprenant que cela puisse paraître, réalité pour plusieurs d’entre eux ! En effet, Capgemini, en octobre dernier, puis Suez Environnement, fin février, ont respectivement levé sous la forme d’obligations convertibles 400 millions d’euros et 350 millions d’euros à un taux de 0 %. Cette tendance dépasse même les frontières de la France, puisque le groupe de santé allemand Fresenius et le distributeur d’électricité tchèque Čez viennent également d’obtenir des modalités de financement similaires.
D’après plusieurs banquiers, il ne fait aucun doute que d’autres opérations de ce type pourraient sortir au cours des prochaines semaines.«Les investisseurs disposent de liquidités abondantes, qu’ils ne peuvent pas allouer en totalité en raison d’un nombre insuffisant d’opérations, constatent Thierry Olive, responsable equity capital markets chez BNP Paribas CIB. Dans ce contexte, ils sont prêts à consentir des efforts substantiels pour placer leurs ressources.» De bon augure pour les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité… à condition toutefois qu’elles respectent quelques critères. Tout d’abord, l’emprunteur doit être coté, ou détenir des participations dans des entités qui le sont. «Seules les émissions d’obligations convertibles (Oceane, Ornane, obligations échangeables) permettent aujourd’hui d’obtenir un coupon nul, poursuit...