Depuis le début de la crise sanitaire, les retards de paiement ont sensiblement augmenté, surtout dans le cadre de transactions entre PME. Parfois délaissées ou méconnues par les fournisseurs, plusieurs méthodes existent cependant afin de sécuriser au maximum leurs rentrées de trésorerie.
La crise sanitaire vient de mettre un sérieux coup d’arrêt à la baisse des délais de paiement constatée ces dernières années. Selon le dernier baromètre Arc/Ifop publié en octobre dernier, le retard de paiement moyen est en effet passé de 10 jours en 2019, à 13 jours cette année. Cette évolution est due quasi exclusivement aux pratiques des PME, qui payent désormais leurs fournisseurs avec un retard moyen de 18,6 jours, contre 10,9 jours en 2019. Pour 53 % d’entre elles, ces retards dépassent même 20 jours en 2020 ! L’an dernier, la proportion de PME qui étaient dans ce cas de figure n’était «que» de 28 %. C’est d’ailleurs lorsqu’elles travaillent avec des partenaires de taille comparable que ces retards sont les plus importants (20,4 jours en 2020, contre 12,3 jours en 2019). Des chiffres préoccupants lorsque l’on sait qu’entre 2014 et 2017, les retards de paiement ont augmenté de 25 % la probabilité de défaillance des entreprises quels que soient l’âge et la taille, et même de 40 % si ceux-ci excédaient un mois, d’après la Banque de France.
Pour limiter ce risque, il existe pourtant des moyens à la disposition des fournisseurs. Problème : ils ne sont pas toujours mis en œuvre, parfois même jamais. «Les PME et même certaines ETI n’ont pas le réflexe de se faire accompagner sur ces sujets et ne s’intéressent pas suffisamment aux conditions contractuelles de leurs ventes, constate Julia Planty, avocate chez Rödl & Partner. De plus, elles n’ont généralement pas d’équipe dédiée aux sujets juridiques. Elles ne sont donc pas au courant des points de vigilance à avoir lors de la contractualisation d’une vente».