Souhaitant diversifier ses sources de financement, la coopérative laitière Sodiaal vient de procéder à trois placements privés, d’un montant total de 190 millions d’euros. Dans le cadre de son opération réalisée sur le marché allemand, elle a fourni aux investisseurs une documentation présentant ses comptes en normes françaises.
En mettant en place, le mois dernier, un placement privé sous format «prêt» de 40 millions d’euros, la coopérative laitière Sodiaal (5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013) a bouclé un marathon financier initié il y a près d’un an. Depuis juillet dernier, le groupe, qui comprend notamment les marques Nactalia, RichesMonts, Candia et Cœur de Lion, a en effet réalisé trois opérations sur le marché de l’euro-PP et une sur celui du Schuldschein (Allemagne), pour un montant total de 190 millions d’euros.
A l’instar de nombreuses ETI et d’autres coopératives (voir encadré), dont l’endettement était intégralement bancaire, cette stratégie de diversification des sources de financement a germé avec l’entrée en vigueur progressive de contraintes prudentielles s’imposant aux banques. «En concertation avec nos partenaires bancaires, nous avons jugé nécessaire, dès 2011, de nous intéresser aux modes de financement désintermédiés, explique Patricia Vivier, directrice financement et trésorerie de Sodiaal. Mais compte tenu de nos besoins limités, les options s’offrant à nous étaient réduites, et concernaient les placements privés.» N’affichant aucun besoin urgent, la direction financière du groupe a donc pris le temps d’analyser, à partir de 2012, les particularités des différents marchés existants : celui du placement privé américain (USPP), celui du placement privé allemand et, enfin, celui naissant de l’euro-PP, en France. A ce titre, des contacts ont été noués avec des investisseurs actifs sur ces trois marchés.