Confrontés à des retards de livraison, voire à des annulations de commande, de la part de leurs fournisseurs situés en dehors de la zone euro, de nombreux groupes qui s’étaient protégés contre le risque de change afférent à ces transactions se sont retrouvés dans l’obligation de restructurer leurs couvertures. La stratégie à mettre en œuvre pour les commandes futures fait l’objet de profondes réflexions.
Mieux vaut tard que jamais. Il y a quelques jours, cette ETI basée dans l’Oise récupérait les pièces mécaniques commandées six mois plus tôt auprès d’un de ses fournisseurs chinois… avec près de douze semaines de retard sur la date de livraison initialement prévue ! Les raisons invoquées par le partenaire commercial : ses propres difficultés à recevoir certains composants nécessaires à la conception de ses produits d’une part, et un allongement du temps de transport provoqué par un manque de containers disponibles d’autre part. « Depuis le début de la crise sanitaire, nous sommes malheureusement habitués à de tels aléas, observe le dirigeant de cette entreprise. Et dans le cas de notre dernière livraison, nous nous estimons heureux car nous avons reçu, une fois n’est pas coutume, l’intégralité des quantités souhaitées. »
«Dans la mesure où les normes IFRS nous obligent à comptabiliser les instruments de couverture à leur valeur de marché, la restructuration de produits de couverture peut conduire à figer des pertes dans les états financiers.»
Des restructurations simples sur un plan technique
Affectant un grand nombre de groupes français (voir encadré), ces difficultés d’approvisionnement ne posent pas seulement des problématiques d’ordre logistique, mais aussi de change. De fait, selon des statistiques publiées par le service des Douanes, 60 % des importations réalisées par les entreprises françaises sont libellées dans une autre devise que l’euro, principalement le dollar (56 %). Dans ce cadre, la plupart des directions...