Les entreprises ont pour la première fois, cette année, intégré dans leur rapport annuel des informations concernant leur éligibilité aux critères climatiques définis dans le cadre du règlement taxonomie. Les premiers résultats montrent qu’une proportion relativement faible d’entre elles répondent aux nouvelles exigences. Pour prouver leur engagement sur les sujets environnementaux, toutes ont néanmois publié des indications sur les tendances des prochaines années.
Le grand chantier de la taxonomie a commencé. Depuis cette année, les sociétés cotées doivent présenter la part de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses opérationnelles (opex) et de leurs investissements (capex) éligibles aux deux premiers objectifs de la taxonomie, à savoir l’atténuation du changement climatique et l’adaptation au changement climatique. Les entreprises devront ensuite répondre à quatre autres objectifs définis par l’Union européenne et présenter leur alignement sur ceux-ci (voir encadré).
«Les entreprises ont besoin de montrer à leurs partenaires commerciaux et à leurs investisseurs que les enjeux climatiques sont au cœur de leur métier.»
Des groupes peu éligibles
Mais si l’on en croit les premières informations publiées dans les documents d’enregistrement universel (URD), beaucoup d’entreprises ne répondent pas aux critères définis par la Commission européenne. Selon une étude réalisée fin mars par BM&A, Ginini Antipode et KPMG pour l’association des professionnels et directeurs comptabilité et gestion (APDC) auprès de 36 groupes du SBF 120, si 94 % d’entre eux ont procédé à des investissements qualifiés d’éligibles, seuls 58 % ont une part de leur chiffre d’affaires éligible, et 47 % concernant les opex. « Beaucoup de secteurs n’ont pour l’instant pas de chiffre d’affaires éligible à la taxonomie, observe Lise Chorques, experte IFRS chez Ginini Antipode. En outre, face aux difficultés de collecte des informations, plusieurs groupes ont choisi de ne pas présenter leurs opex éligibles. »
En outre, même le caractère éligible de ces indicateurs est parfois limité. Par exemple, seuls 2 % du chiffre d’affaires de Capgemini et 16 % de Saint-Gobain répondent aux critères de la taxonomie. De même, Engie compte uniquement 15 % de ses opex éligibles.