L’amplification de la volatilité du marché des devises oblige les entreprises à communiquer davantage sur ces risques. Afin de faciliter le travail des analystes et de rassurer les investisseurs, celles-ci isolent et chiffrent de plus en plus précisément ces impacts dans leurs publications financières.
En septembre dernier, lors de la communication de leurs résultats semestriels, plusieurs groupes cotés français, comme le fabricant d’équipement médical bioMérieux (- 4,4 % du chiffre d’affaires), l’industriel Vallourec (- 6,1 %) ou le spécialiste des services maritimes pour l’offshore pétrolier Bourbon (- 7,4 %), ont annoncé avoir subi de très lourdes pertes de change. De même, au moment de la publication de ses résultats annuels, fin août, Pernod Ricard a à son tour mis en lumière l’impact très défavorable des devises sur ses comptes : leur variation a amputé le chiffre d’affaires de 535 millions d’euros, soit 6 % et le résultat courant de 199 millions d’euros, soit 8 % !
«Si l’effet devise a fortement pénalisé nos résultats, il ne constitue pas une surprise, relativise Olivier Guélaud, le directeur des financements et de la trésorerie de Pernod Ricard. Nous avions ainsi averti les marchés dès notre communication financière d’avril que nous anticipions un impact de change négatif de 200 millions d’euros sur notre résultat opérationnel courant.» Conséquence de cette volatilité accrue, 29 sociétés du CAC 40 ont communiqué sur les effets de change au premier semestre 2014, alors qu’elles n’étaient que 19 à le faire fin 2012.
Des effets de change de différentes natures
Les entreprises ont d’abord souffert pendant deux ans de l’appréciation de l’euro par rapport aux principales monnaies d’échanges internationaux, et en particulier face au dollar, passant de 1,21 dollar en juillet 2012 à plus de 1,39 dollar en mars 2014.
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