En annonçant dernièrement l’acquisition de la Salzburg München Bank pour ses besoins propres, Airbus est venu allonger la liste des grands groupes français détenteurs d’une banque captive. Ce type de structure présente en effet différents avantages en matière de gestion de trésorerie ou de diversification des financements… à condition d’en avoir les moyens !
Après Carrefour Banque en 2011, Airbus vient à son tour de se doter d’une banque corporate. L’avionneur européen a récemment rendu public le rachat d’un établissement bancaire, qui sera bientôt dédié au financement et à la gestion des liquidités du groupe et renommé en conséquence Airbus Group Bank. Une annonce suffisamment rare dans le paysage français pour s’interroger sur l’utilité d’une telle structure. Disposer d’une banque interne n’est pourtant pas un phénomène nouveau chez les grandes entreprises françaises. Renault a été le premier à faire ce choix dès… 1924 ! Ce type d’opération est même – toutes proportions gardées – plus fréquent qu’on ne le croit.
«Ce modèle a pris son essor dans les années 1990 avec le développement des échanges internationaux et des marchés financiers», rappelle Rémi Legrand, associé chez Eurogroup consulting et auteur d’une étude sur les banques internes, publiée en octobre 2012. Selon celle-ci, une quinzaine de grands groupes français sont en effet déjà équipés d’une banque propre, mais pour des motivations assez diverses.
Historiquement, les captives automobiles se sont justifiées les premières, à l’image de RCI Banque pour la marque au losange ou de Banque PSA Finance pour Peugeot. Elles visaient à combler les besoins de prêts de leurs clients particuliers et entreprises, ainsi que le financement des stocks de leurs réseaux de concessionnaires. Puis, certains groupes de distribution (Auchan, Leclerc, Casino, Carrefour, selon l’étude...