Afin d’accompagner la restructuration et la transformation du groupe, la fonction financière de Nexans a fait l’objet d’une profonde évolution de son organisation depuis deux ans. En plus de confier davantage de prérogatives aux équipes locales, le directeur financier du fabricant de câbles s’est notamment attelé à renforcer le pilotage de la performance et à améliorer de nombreux processus, par exemple en ce qui concerne l’exposition de l’entreprise aux variations des prix des métaux.
Un vent de changement. Après quasiment une décennie marquée par une succession de difficultés financières, la mise en œuvre de multiples plans sociaux et par une crise de gouvernance aiguë, Nexans commence à voir le bout du tunnel. Lors de sa récente Journée investisseurs dénommée « Winds of change », la direction a en effet dévoilé une nouvelle feuille de route visant à faire du fabricant de câbles « un acteur mondial majeur de la transition énergétique pour une électrification durable du monde ». Avec pour ambition d’accroître son chiffre d’affaires et de doubler sa marge d’Ebitda (entre 11 et 13 % d’ici 2024, contre 6,1 % en 2020).
De nombreux profit warnings
Des perspectives qui ont convaincu le marché. Depuis la présentation de son nouveau plan stratégique mi-février, le cours boursier de Nexans a progressé de près de 3 %, après un rebond sur l’année écoulée de plus de 80 %. Alors que cette nouvelle phase de développement reposera en partie sur une accélération des investissements en R&D et sur une croissance externe extrêmement active, la direction financière aura un rôle central à jouer. Celle-ci n’a toutefois pas attendu l’officialisation de cette stratégie pour se mettre en ordre de marche. Nommé à la tête de la fonction finance en janvier 2019, Jean-Christophe Juillard en a en effet déjà profondément remanié l’organisation depuis son arrivée. « Au cours des années précédentes, le groupe avait émis un nombre important d’avertissements sur ses résultats (profit warnings), ce qui tend à démontrer que les informations entre les filiales et le siège remontaient mal », expose-t-il.