Le spécialiste des services de paiements Worldline a bouclé au milieu de l’été un placement d’obligations convertibles de 600 millions d’euros. Visant à pré-financer l’acquisition d’Ingenico, cet emprunt est assorti des meilleures conditions obtenues cette année sur ce marché par une entreprise en Europe.
Worldline ne perd pas de temps. Alors que son projet d’acquisition d’Ingenico reste soumis à l’autorisation de la Commission européenne, qui a fixé au 16 septembre la date butoir de son examen du dossier, le leader du marché européen dans le secteur des services de paiement a préféré prendre les devants pour sécuriser le financement de cette acquisition. Après avoir levé en juin 1 milliard d’euros dans le cadre d’une émission obligataire, la société a en effet bouclé le 23 juillet un placement d’obligations convertibles de 600 millions d’euros, cela quelques heures seulement après la publication de ses résultats semestriels.
Une exécution rapide
Lorsque les équipes financières de Worldline ont commencé à plancher sur le financement du rachat d’Ingenico, l’option d’un placement d’Oceane avait été envisagée, «mais pas arrêtée», précise Eric Heurtaux, directeur financier de l’entreprise. Plusieurs facteurs ont cependant amené le groupe, qui avait déjà recouru à ce mode de financement en juillet 2019, à retenir cette solution. «Ayant collecté d’abondantes liquidités au cours des dernières années, les investisseurs spécialisés sur cette classe d’actifs continuent d’afficher un fort appétit pour les nouvelles émissions, évoque Eric Arnould, responsable mondial du marché primaire actions au sein de la banque de grande clientèle de Natixis. En outre, après avoir enregistré des performances positives au cours des derniers mois (+ 20 % environ depuis le début de l’année), le cours boursier de Worldline avait atteint un niveau attractif pour entériner l’utilisation d’un instrument potentiellement dilutif.»