Tandis que les campagnes lancées par des investisseurs activistes sont en forte progression dans le monde, y compris en Europe, certains groupes, à l’instar de Casino, ont actuellement maille à partir avec une catégorie d’entre eux : les vendeurs à découvert. Pariant sur une baisse du cours boursier, leur objectif consiste souvent à éveiller les doutes des investisseurs quant à la solidité financière des entreprises visées. Pour contrer de telles attaques, la mise en place d’un plan de communication adapté et de certaines actions s’impose.
L’action de Casino reprend des couleurs en ce début d’année. Depuis le 1er janvier, le cours du groupe de grande distribution a en effet progressé de plus de 20 %, autour de 43 euros. Ce rebond est bienvenu pour les actionnaires de l’entreprise stéphanoise, qui ont dernièrement connu des périodes pour le moins difficiles. Depuis plus de trois ans, Casino a en effet maille à partir avec le fonds américain Muddy Waters, un fonds activiste spécialisé dans la vente à découvert («activist short seller»). Les critiques répétées de ce dernier sur la situation financière du groupe ont fait reculer, entre mi-décembre 2015 et fin 2018, sa valorisation de 15 % environ - sur la période, celle de sa maison mère, Rallye, enregistre quant à elle un plongeon de près de 40 %. Plus récemment, des fonds «short» se sont attaqués à une autre entreprise française, Valeo. Depuis que des positions courtes sur la valeur ont été déclarées, il y a près de cinq mois, l’équipementier automobile a perdu environ 40 % en Bourse. Des perturbations que l’AMF prend au sérieux : en présentant le 10 janvier dernier ses priorités de supervision pour cette année 2019, le gendarme boursier a ainsi prévenu que «les ventes à découvert et plus généralement la création de positions courtes font l’objet d’une vigilance particulière de la part des équipes de surveillance».
La technique des vendeurs à découvert consiste à parier sur la baisse du cours d’une entreprise : le fonds emprunte les actions d’un émetteur auprès...