Alors que les opérations de M&A atteignent une fois de plus des niveaux records depuis le début de l’année, les acheteurs sous-estiment souvent les coûts liés à l’informatique. Il s’agit pourtant d’un poste de dépense conséquent qui peut réserver de mauvaises surprises.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’informatique semble constituer un poste de dépenses bien souvent sous-estimé par les acquéreurs dans le cadre d’une opération de fusion-acquisition. Selon une étude réalisée par EY, «IT as a driver of M&A success», seulement 6 % des entreprises interrogées ayant réalisé une opération de croissance externe ces dernières années estimaient, au début du processus de rachat, que l’IT allait représenter la plus lourde charge d’intégration de la transaction. Or d’après le même sondage, ce volet a finalement représenté le principal poste de dépenses dans 21 % des cas ! Une tendance dont la minimisation peut se révéler onéreuse et coûter de plus en plus cher, ces frais devant progresser encore à l’avenir avec le développement croissant des fonctions informatiques et des logiciels.
Si de tels décalages apparaissent entre la perception et la réalité, c’est parce qu’au regard du coût d’acquisition, les dépenses informatiques peuvent parfois paraître minimes et, ainsi, susciter un faible intérêt. «L’intégration des systèmes d’information équivaut en moyenne à entre 1 % et 5 % du prix de la cible, selon les outils utilisés par les deux parties», estime Aurélien Grondin, directeur associé au sein de l’entité Future of Technology chez Capgemini Invent. Pourtant, pour des acquisitions qui peuvent parfois atteindre le milliard d’euros, la facture peut rapidement grimper. «En général, le coût du remplacement des systèmes d’information dans le cadre d’un changement de périmètre équivaut pour l’acheteur à un an de dépenses informatiques, soit entre 1 % et 5 % du chiffre d’affaires annuel», indique Damien Dixsaut, directeur associé chez EY.