Actuellement testé dans le cadre de projets expérimentaux, le recours aux blockchains dans les opérations de trade finance pourrait, d’ici peu, réduire considérablement leur durée et leur coût. Des défis technologiques, de gouvernance et de démocratisation se font toutefois jour.
Lentement, mais sûrement, une révolution se profile dans l’industrie de la trade finance. Depuis deux ans, pas un mois ne se passe, en effet, sans que ne soit porté à la connaissance du public le développement de projets expérimentaux ayant pour finalité le recours à des blockchains dans le suivi ou le financement des échanges internationaux. Dernières annonces en date, BNP Paribas, HSBC, et six autres établissements bancaires réunis en consortium ont annoncé, fin octobre, le lancement opérationnel en 2019 d’une plateforme conjointe reposant sur la solution technologique Corda, mise au point par l’entreprise américaine R3. Un outil grâce auquel les différentes parties prenantes d’une transaction (banques, entreprises, intermédiaires, etc.) auront, à terme, la possibilité de suivre et d’animer en quasi instantané les différentes étapes d’un crédit documentaire. De leur côté, Société Générale, groupe Crédit Agricole, ainsi qu’une douzaine d’autres partenaires, avaient officialisé, un mois plus tôt, le lancement de Komgo, plateforme dédiée à la vérification de l’identité clients et à la mise en place de lettres de crédit digitales dans le cadre du commerce de matières premières.
L’effervescence suscitée par le recours aux registres distribués (autre nom des blockchains) dans les opérations d’open account et de trade documentaire (voir encadré) paraît légitime, tant ses retombées économiques potentielles devraient être, si l’on en croit des sources concordantes, considérables dans...