Depuis quelques mois se développe un processus révolutionnaire de levée de fonds pour les entreprises : fondées sur la blockchain, les ICO permettent de lever des montants conséquents en peu de temps. Mais ces opérations, qui s’adressent pour l’instant à un profil spécifique d’entreprises, ne sont pas régulées. Un cadre juridique devrait prochainement être mis en place.
En novembre 2016, la start up de jeux video, Beyond the Void, a réussi à lever 110 000 euros d’une manière inédite en France: pour la première fois, une société procédait à une initial coin offering (ICO), une procédure qui en s’appuyant sur la blockchain, permet de récolter des fonds en cryptomonnaie, ces monnaies virtuelles comme le bitcoin ou l’ethereum. Depuis, deux autres sociétés lui ont emboîté le pas : en avril dernier, la société de cloud computing iEX.ec a levé près de 11 millions d’euros, tandis que le plate-forme de vente aux enchères DomRaider espère à présent lever à son tour 35 millions d’euros. Certes, ces levées de fonds en cryptomonnaie concernent surtout les entreprises qui veulent financer un projet par ce type de monnaie, et qui recourent de ce fait à la blockchain. Mais leur principe novateur permettant de contourner le recours à une banque ou à un intermédiaire financier classique peut convaincre à terme un nombre plus large d’entreprises.
En effet, il est relativement simple pour un émetteur de mettre en place une ICO. «L’entreprise rédige d’abord un «white paper», dans lequel elle décrit son projet, indique Nathalie Poux-Guillaume, responsable innovation et transformation à Caceis. Cette phase sert notamment à faire de la publicité autour du projet, pour convaincre un maximum d’investisseurs du succès de l’opération.»Ensuite, elle crée une adresse pour recevoir les fonds en cryptomonnaie (bitcoin, ether), puis elle lance l’ICO. «Les investisseurs...