Face notamment à une accélération du décalage de politique monétaire entre la BCE et la Fed, les économistes tablent pour 2015 sur une poursuite des tendances constatées cette année. Ainsi, l'euro devrait continuer de se déprécier face au dollar, tandis que les taux pourraient reculer au premier semestre, avant de rebondir légèrement.
Jeudi dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a bouclé une année 2014 particulièrement riche en actions accommodantes par une ultime mesure de cet ordre. Après avoir notamment abaissé ses taux, en juin puis en septembre, et lancé un programme de rachats d’actifs (quantitative easing sur des obligations sécurisées et des titres adossés à des actifs), elle a en effet alloué 129,84 milliards d’euros à 306 établissements bancaires. Cette injection de liquidités s’inscrit dans le cadre de son dispositif TLTRO, présenté en juin dernier et inauguré trois mois plus tard, qui vise à inciter les banques à relancer la distribution de crédits aux particuliers et aux entreprises, en contrepartie d’un accès à des financements particulièrement compétitifs (taux fixe de 0,15 % pendant quatre ans).
Des rachats de titres souverains largement anticipés dès le début de 2015
Après la déception de la première vague de TLTRO – 82,6 milliards d’euros empruntés en septembre, contre une fourchette anticipée de 100 à 180 milliards –, les économistes et les investisseurs ont réservé un accueil contrasté aux résultats de la semaine dernière. D’un côté, le montant émis est, encore une fois, en deçà des attentes initiales, comprises entre 150 et 200 milliards d’euros. D’un autre côté, cette relative contre-performance, liée à des besoins supplémentaires limités des banques dans une période de faible demande de crédit et de forte liquidité, laisse augurer une nouvelle détente de la politique monétaire européenne. Une perspective qui réjouit les marchés. «Si la somme collectée...