Si la Banque centrale européenne (BCE) a réagi massivement face à la crise du coronavirus, la Commission européenne s’est engagée dans la limite des maigres moyens dont elle dispose. Néanmoins, les Etats membres, dans le cadre de l’Eurogroupe, ont franchi, jeudi dernier, une étape importante vers plus de coopération financière.
Que fait l’Europe ? La question, récurrente, prend un nouveau relief en cette période de pandémie de coronavirus (Covid-19). Vivement attaquée pour son retard à réagir face à ce qui s’annonce comme un désastre économique, la Commission européenne a fini, le 13 mars dernier, par sortir de son mutisme. «Tout sera fait pour soutenir l’économie européenne», a enfin promis, à cette date, sa présidente, Ursula von der Leyen. Mais alors que les gouvernements nationaux multiplient, depuis des semaines, les plans de sauvetage à destination de leurs entreprises, les mesures mises en place par l’exécutif européen, à peine annoncées, ont vite été jugées insuffisantes, notamment par la France, tant la situation évolue vite. Il faut dire que l’Union européenne (UE) ne dispose pas non plus d’une artillerie très lourde pour soutenir les Etats membres.«Une partie du pouvoir de l’Union européenne lui vient de l’apparence même de ce pouvoir, mais son action est pour partie symbolique, ce qui a une importance en termes de confiance, mais ne doit pas être surestimé, constate Bruno Alomar, économiste, ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne. En effet, il n’existe pas d’aides financières à proprement parler possibles de la part de l’UE, car n’ayant pas de ressources propres et ne pouvant recourir à l’endettement, ses ressources proviennent exclusivement des Etats membres.» Une tuyauterie financière un peu particulière...