La baisse du déficit public en 2025 reposera pour une grande part sur des hausses d’impôts, que le gouvernement annonce comme temporaires. Les économies sur les dépenses sont censées prendre le relais les années suivantes, pour rétablir les finances publiques. Ce plan de marche officiel peine à convaincre des acteurs économiques qui craignent une hausse durable de la fiscalité.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait commencé son quinquennat par des baisses d’impôts, avant de relever les prélèvements obligatoires en fin de mandat, en 2011, pour combler un déficit public trop élevé, susceptible d’entraîner une sanction de la France par les marchés. Des hausses d’impôts qu’il avait fait assumer par son Premier ministre, François Fillon. A la différence de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron a été réélu avant d’opérer ce revirement fiscal, mais sa trajectoire n’en présente pas moins de nombreuses similitudes avec celle de son prédécesseur. Après une crise économique majeure (récession en 2009, à la suite de la crise financière, crise sanitaire en 2020), provoquant une forte augmentation du déficit, Emmanuel Macron comme Nicolas Sarkozy avant lui n’ont pas cherché à redresser rapidement la situation des finances publiques. Soumis, après plusieurs mois de dérive, à la pression européenne et à celle des marchés, les gouvernements ont fini par agir dans l’urgence, ne trouvant pas d’autre moyen pour stopper rapidement le dérapage budgétaire que d’augmenter la fiscalité. Ainsi, le projet de loi de finances pour 2025 et le projet de budget pour la Sécurité sociale totalisent plus de 25 milliards d’euros de prélèvements obligatoires supplémentaires, soit plus de 0,8 point de PIB. C’est moins que les différents plans de rigueur assumés par François Fillon en 2011 (31 milliards d’euros de hausses d’i...