Si les consommateurs comme les entreprises pâtissent de l’inflation, elle est le gage de recettes supplémentaires pour l’Etat. Mais la nature de la hausse des prix, liée aux importations, limite le gain pour les finances publiques. Il serait plus élevé si l’inflation était tirée par la demande interne et les salaires.
Mettre en œuvre près de 50 milliards d’euros de dépenses nouvelles destinées à amoindrir le choc inflationniste, comme le prévoit le gouvernement dans son projet de loi en faveur du pouvoir d’achat, sans alourdir le déficit public pour 2022, toujours fixé à 5 % du PIB… le ministère des Finances serait-il capable de miracles ? La réalité est plus prosaïque. Il est surtout détenteur d’une cagnotte, constituée de recettes fiscales et cotisations sociales supplémentaires, qui viendraient spontanément alimenter cette année les comptes publics à hauteur de 55 milliards d’euros, au-delà des prévisions initiales, selon Bercy.
Ces 55 milliards supplémentaires proviennent d’abord d’une croissance de 2021, beaucoup plus riche en recettes fiscales que prévu lors de la préparation du budget 2022 l’été dernier. Les entreprises françaises ont réalisé des profits supérieurs aux prévisions en 2021, d’où des recettes d’impôt sur les sociétés revalorisées de 16 milliards pour 2022. Mais cette bonne surprise est aussi le fruit de l’inflation, qui a atteint 5,8 % en juin sur un an. Jamais, depuis plus de 20 ans, les recettes de TVA, dépendant de la valeur des achats des consommateurs, n’avaient connu une telle hausse, progressant de 12,8 % sur les cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2021, selon Bercy. Certes, le volume de biens et services consommés a augmenté sensiblement (+ 6 %) au cours du premier trimestre 2022, par rapport à un début d’année 2021 marqué par un...