En raison des tensions budgétaires entre l’Italie et l’Union européenne, plusieurs pays de la zone euro ont vu leurs conditions de financement se tendre récemment. La BCE s’est toutefois voulue rassurante, insistant jeudi dernier sur le fait que sa politique restera «très accommodante».
En rejetant le budget prévisionnel de l’Italie pour 2019, la Commission européenne a attisé mardi dernier les craintes des investisseurs, déjà préoccupés par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et par les incertitudes autour du Brexit. Mais tandis que les indices actions sont en recul marqué depuis plusieurs semaines – le CAC 40 a perdu plus de 8 % en un mois –, la Banque centrale européenne a tenu à exprimer sa sérénité. En marge du Conseil des gouverneurs qui s’est tenu jeudi dernier, son président Mario Draghi a en effet indiqué que «les risques pour la zone euro restaient équilibrés».
Ce constat ne l’a toutefois pas empêché de délivrer un discours rassurant, alors que l’institution devrait stopper ses achats nets d’actifs réalisés dans le cadre du programme de quantitative easing (QE) en décembre prochain. «Notre politique monétaire restera durablement très accommodante», a-t-il martelé. L’effet sur les marchés a été immédiat. «Le ton employé, finalement très prudent, a suffi à dissiper une partie des tensions, témoigne un gérant. Preuve en est, les marchés actions ont rebondi dans la foulée de la conférence de la BCE, pendant que les taux souverains de l’Italie et de l’Espagne, qui s’étaient tendus sensiblement les jours précédents, sont repartis à la baisse.» Par exemple, le taux italien à dix ans, qui était passé en un mois de 2,9 % à 3,7 %, est retombé en fin de semaine dernière autour de 3,5 %.
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