Face aux craintes d’un durcissement de l’accès au crédit bancaire et à la fermeture partielle du marché obligataire depuis trois semaines, la BCE a annoncé de nouvelles mesures visant à soutenir le financement de l’économie et des entreprises. En rendant l’accès des banques à la liquidité encore plus attractif et en augmentant la taille de ses rachats d’obligations corporate, l’institution cible aussi bien les PME que les grands groupes.
«Préserver l’offre de financement à destination des ménages et des entreprises.» Face à la crise du Covid-19 qui «inflige un choc majeur» à l’économie mondiale, Christine Lagarde a fait de cet objectif sa priorité absolue, comme elle l’a martelé à l’issue du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi dernier. Pour y parvenir, l’institution monétaire a annoncé une salve de nouvelles mesures accommodantes : opérations supplémentaires de refinancement à destination des banques (longer-term refinancing operations, LTRO) destinées à soutenir la liquidité du système financier de la zone euro, assouplissement des conditions auxquelles les banques pourront emprunter dans le cadre des programmes d’injection de liquidités baptisés TLTRO 3, augmentation de la taille des rachats d’obligations effectués au titre du quantitative easing avec une enveloppe de 120 milliards d’euros à mobiliser d’ici la fin de l’année en sus des 20 milliards d’euros de rachats nets mensuels… Cette somme de 120 milliards a vocation à être investie en majorité dans des titres d’émetteurs du secteur privé.
Les investisseurs, qui anticipaient une baisse des taux directeurs de la part de la BCE, ont certes exprimé leur déception, ce qui s’est traduit par une accélération de la baisse des cours boursiers dans le prolongement de la réunion de la BCE : le CAC 40 a ainsi enregistré jeudi dernier la plus importante chute de son histoire, avec un recul de plus de 12 % !
Un paquet jugé équilibré
Pour autant, le paquet...