Face à l’accentuation des risques déflationnistes, liée en grande partie à la baisse continue des prix du pétrole, la Banque centrale européenne a jugé nécessaire de «reconsidérer» sa politique. Les économistes interrogés par Option Finance anticipent tous une dépréciation de l’euro face au dollar durant le premier trimestre, des prévisions confortées par la perspective d’assouplissements supplémentaires.
En pleine période de déprime sur les marchés financiers, l’éclaircie est (de nouveau) venue de Francfort. Pour la première réunion de la Banque centrale européenne (BCE) cette année, jeudi dernier, son président s’est en effet livré à un discours pour le moins volontariste. «Face à l’environnement actuel, marqué notamment par des incertitudes autour des économies émergentes et la recrudescence des risques géopolitiques, nous avons non seulement la possibilité d’agir, mais également la détermination, a ainsi prévenu Mario Draghi. Dans le cadre de notre mandat, nous ne nous fixons aucune limite.» Alors que la baisse continue des prix du pétrole, qui ont reculé de 20 % en un mois et de 50 % depuis six mois, a contribué à faire tomber le taux d’inflation annuel dans la zone euro à 0,2 % en décembre dernier, Mario Draghi est même allé plus loin. «Dans ce contexte de taux d’inflation appelés à rester faibles, voire négatifs, durant les mois à venir, il apparaît nécessaire de revoir, et même de reconsidérer, notre politique monétaire dès le mois de mars prochain.»
Cet engagement a surpris de nombreux observateurs. «Alors que la BCE avait annoncé des mesures conséquentes lors de sa précédente réunion de décembre, comme par exemple un allongement dans le temps de son programme de rachats d’actifs (QE) et une baisse du taux de la facilité de dépôts de - 0,20 % à - 0,30 %, nous ne nous attendions pas à ce qu’elle adopte une position à ce point accommodante aussi rapidement, souligne...