Même si elle a laissé ses taux inchangés et confirmé la poursuite de son programme de rachat d’actifs, la Banque centrale européenne a néanmoins légèrement infléchi son discours jeudi dernier. Selon les économistes interrogés par Option Finance, cette évolution devrait favoriser une remontée des taux et empêcher une dépréciation de l’euro face au dollar.
Pour sa réunion du mois de mars, la Banque centrale européenne (BCE) était attendue au tournant par les investisseurs. Il faut dire que, quelques jours plus tôt, Eurostat avait fait état d’un taux d’inflation annuel revenu à 2 % en février au sein de la zone euro, soit l’objectif fixé par l’institution de Francfort (voir encadré). Dans ce contexte, certains opérateurs pressentaient l’enclenchement d’un mouvement de normalisation de sa politique monétaire, en particulier l’annonce d’un ralentissement du programme de rachat d’actifs, ou quantitative easing (QE). Finalement, il n’en a rien été ! L’ensemble des taux directeurs a ainsi été maintenu (0 % pour le taux refi) et les modalités du QE «confirmées» par la BCE. A savoir : l’achat de 80 milliards d’euros de titres sur les marchés primaire et secondaire en mars, puis de 60 milliards d’euros par mois entre avril et décembre, voire au-delà.
Un rendez-vous important en juin
Si Mario Draghi, le président de la BCE, a insisté sur «la nécessité d’une orientation accommodante de la politique monétaire pour soutenir l’inflation sous-jacente (hors composantes volatiles) à moyen terme», deux paramètres ont néanmoins retenu l’attention des marchés. «D’abord, la BCE a signalé qu’elle ne lancerait plus de nouveaux programmes d’injection de liquidités à taux préférentiel à destination des banques (TLTRO), indique Fanny Jacquemont, gérante taux chez CPR AM. Ensuite, Mario Draghi a supprimé de son discours une référence importante qu’il mentionnait jusqu’alors de façon...