Jeudi dernier, la Banque centrale européenne a rappelé qu’un degré élevé de politique monétaire accommodante restait nécessaire. De quoi limiter toute remontée notable des taux de marché à moyen terme.
En dépit d’une augmentation du PIB de la zone euro meilleure que prévu au premier trimestre 2019 (+ 0,4 % par rapport au quatrième trimestre 2018) et d’un taux de chômage tombé à son plus bas niveau depuis dix ans, les perspectives macroéconomiques demeurent maussades, comme l’a souligné jeudi dernier Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), à l’issue du Conseil des gouverneurs de l’institution. «Les données économiques et les résultats d’enquêtes présagent une croissance légèrement plus faible aux deuxième et troisième trimestres, conséquence de la morosité ambiante liée à la montée du protectionnisme», a-t-il ainsi déclaré. De quoi amener la BCE à réviser à la baisse ses prévisions de croissance du PIB de l’Union monétaire pour 2020 (à + 1,4 %) et 2021 (+ 1,4 %), de même que celles relatives à l’inflation pour 2020 (+ 1,4 %). Dans ce contexte, «un degré élevé de politique monétaire accommodante reste nécessaire», a conclu le responsable italien.
Des investisseurs prudents
Pourtant, le début de la conférence de presse ayant suivi le Conseil avait pu laisser augurer un début d’inflexion dans la stratégie de la BCE. «Alors que les investisseurs commençaient à anticiper une baisse des taux directeurs dans le courant de l’année, Mario Draghi a signalé que ceux-ci resteraient à leurs niveaux «actuels» jusqu’au premier semestre 2020 au plus tôt, balayant ainsi une telle option, souligne Bastien Drut, stratégiste senior chez CPR AM. Mais quelques minutes plus tard, le président de...